Le Canal du Midi à pied

1er jour: Toulouse - Montgiscard

Samedi 9 juillet 2005. Nous sommes à la gare de Villefranche de Lauragais, attendant le train de 8h04 qui nous emmènera à Toulouse, départ de notre périple. L'idée nous est venue il y a neuf mois: que pourrions-nous faire pendant les prochaines vacances, qui sort de l'ordinaire? Mon épouse ayant entendu une émission à la radio sur le Canal du Midi, pourquoi ne pas le faire à pied?

Etant des adeptes de la randonnée pédestre et du bivouac, nous avons trouvé dans le livre de Philippe Calas les renseignements qui correspondaient le mieux à notre projet.

C'est ainsi qu'après une courte nuit de sommeil, trajet oblige, nous sommes sur ce quai, guettant fébrilement le train. Justement le voici, un TER tout neuf.

Nous nous installons sur les strapontins, dans la partie prévue pour transporter cyclistes et vélos. Et nous regardons le paysage qui défile, les champs, les maisons, puis les immeubles, et enfin la gare Matabiau. En sortant, notre première halte est pour une boulangerie où nous achetons une flûte de 400g. Nous rejoignons ensuite les Ponts Jumeaux par les rues longeant le canal: voitures, trottoirs, arrêts aux carrefours, ça change de la montagne.

9h15: cette fois, c'est parti. Photos souvenirs et premiers pas sur le chemin de halage, nous sommes sur un nuage. Nous entrons dans la phase pratique. L'écluse du Béarnais apparaît, première d'une longue série, puis celle des Minimes. Vers 10h, nous nous arrêtons pour la pause, sur un banc; ça fait du bien de poser le sac et de se remplir un peu le ventre. Vingt minutes plus tard, nous sommes à nouveau devant la gare Matabiau, en direction de la mer cette fois. Le canal devient plus vivant avec ses péniches amarrées côté opposé. Voilà port St Etienne, puis nous passons au-dessus du périphérique toulousain. Les immeubles et les maisons s'espacent, nous arrivons à Rangueil. Il est un peu plus de midi et nous déjeunons: au menu, deux croque-monsieur faits maison et une banane.

Le temps s'est couvert, voici un premier pont en briques rouges, puis nous voilà à port Ramonville. Nous cherchons du regard un point d'eau, en vain, et continuons notre chemin. Une éclaircie, le soleil illumine les champs de tournesols en fleurs.

Nous remplissons les gourdes au point sanitaire peu avant l'écluse de Castanet, et c'est reparti. Nos pas nous mènent à l'écluse de Vic, nous continuons jusqu'à une borne située à proximité de l'aire autoroutière de Toulouse-sud, un peu déçus de ne pouvoir aller se rafraîchir à celle-ci. La fatigue commence à se faire sentir, aussi nous sommeillons un petit moment à l'ombre, allongés dans l'herbe. Nous goûtons, puis repartons. Une averse nous surprend avant Montgiscard. Nous sortons les housses de sac ainsi que les pèlerines; il fait chaud là-dessous, et ce n'est pas très seyant avec le sac à dos.

Arrivés à l'écluse de Montgiscard, nous retirons la pèlerine malgré une petite bruine, et ne manquons pas de photographier le lavoir situé sur la rive opposée. Il est 18h et nous repartons, en quête d'un coin pour bivouaquer: nous n'avons pas envie de monter la tente sous la prochaine averse. Nous jetons notre dévolu sur une zone avec un peu d'herbe, en bordure d'un champ de tournesols, en contrebas du chemin de halage, isolée par une petite haie. Au repas, deux croque-monsieur; le moral n'est pas très bon. Demain sera un autre jour, et nous aviserons à Gardouch où nous ne serons qu'à 3km de la voiture. La nuit précédente ayant été très courte (2h de sommeil), nous ne traînons pas pour nous coucher.

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