Le Canal du Midi à pied

3ème jour: seuil de Naurouze - Villepinte

Lundi 11 juillet 2005. Le sommeil a été perturbé par le bruit: la proximité de l'autoroute, de la voie ferrée, et pour couronner le tout, d'un passage à niveau automatique avec signal sonore avant le passage d'un train. Vous comptez vingt secondes de sonnerie, puis l'impression qu'un train traverse la tente. Et les trains de nuit sont longs... Fort heureusement, ce matin, le ciel est totalement bleu. Nous prenons notre petit déjeuner et plions bagage.

Nous traversons Le Ségala et arrivons une heure plus tard à l'écluse de la Méditerranée. Quelques pas plus loin, nous sommes devant la poterie des frères Not où sont fabriquées les célèbres cassolettes. Nous passons les écluses de Roc, Laurens, La Domergue et faisons la pause de 10h à celle de La Planque en regardant une péniche la franchir. Peu après, nous sommes dépassés par deux cyclistes qui s'arrêtent quelques mètres plus loin: ce sont Thierry et son fils; ils ont dormi au camping d'Avignonet. Nous discutons un petit moment, puis nous les regardons s'éloigner.

Vers 11h30 nous arrivons à Castelnaudary où nous achetons deux flûtes à une boulangerie toute proche. Nous longeons le Grand Bassin et profitons d'un banc pour nous reposer. Nous enlevons chaussures et chaussettes pour faire prendre l'air aux pieds qui commencent à être bien échauffés. Nous décidons de manger là. Nos deux cyclistes passent à nouveau devant nous, après s'être ravitaillés en ville.

Le repas terminé, nous nous mettons à la recherche d'un point d'eau près de la base nautique, en vain. Nous reprenons notre route, longeons l'écluse quadruple de Saint Roch, et découvrons, sur la gauche, un robinet marqué eau potable. Nous remplissons nos gourdes; il est 13h et le soleil cogne...

Voici l'écluse de Gay, puis celle du Vivier: nous profitons de l'ombre du mûrier pour souffler au frais. Les pieds sont maintenant douloureux. L'éclusier nous confirme la présence d'une pharmacie à Villepinte dont j'avais repéré le camping. Nous espérons que le jour de fermeture n'est pas le lundi.

Nous passons les écluses de Guillermin, Saint Sernin, Guerre, La Peyruque et enfin Tréboul. Les kilomètres semblent longs avec nos pieds en feu, et l'ombre est rare sur cette portion à cette heure-ci. Arrivés au pont de Villepinte, nous prenons la route du bourg où nous trouvons tout de suite la pharmacie. Nous achetons crèmes et pansements, puis nous dirigeons vers le camping que nous atteignons à 17h15, très fatigués.

Nous choisissons un emplacement, montons la tente, et filons à la douche en boitillant. Nous continuons par la lessive et faisons le menu du repas. Nous fêtons ce troisième jour avec une soupe chaude, le dernier croque-monsieur, et au dessert, nous nous partageons une boîte de semoule au lait et une boîte de fruits au sirop.

Nous faisons le point: ce n'est pas brillant physiquement. La répétition des journées de marche commence son travail de sape. Nous nous glissons dans les sacs de couchage en espérant une nuit calme. Il fera jour demain...

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