8ème jour: Mirepeisset - Poilhès
Samedi 16 juillet. Nous devons être les premiers levés du camping. Le temps de faire la toilette, prendre le petit déjeuner et plier la tente sans bruit, nous revoilà pour les trois kilomètres du retour vers le canal. Cette fois, nous suivons la route pour reprendre le chemin de halage que nous retrouvons avec plaisir à 7h45.
Le chemin est bordé de pins dont les aiguilles jonchent le sol. La fraîcheur matinale, le calme et les odeurs: le bonheur du randonneur nous fait revivre.
Cinq minutes plus tard, nous laissons le Canal de Jonction sur notre droite pour entamer une longue ligne droite tapissée d'aiguilles en direction d'Argeliers. Après le passage sous le pont routier, nous subissons une attaque de moustiques; les claques fusent pour se protéger de leurs piqûres. Nous apercevons le village au milieu des vignes, longeons quelques péniches amarrées, avant de traverser au pont qui fait face à l'auberge du Chat qui pêche.
Nous prenons une flûte au village et retournons sur nos pas. La pause de 10h est faite sur un banc du jardin désaffecté à proximité du canal.
Nous marchons jusqu'au pont de Pigasse. Certains passages en plein soleil nous donnent l'impression de cuire; aussi le déjeuner sera pris dans les herbes d'un talus, à l'ombre des platanes. Le repas est vite préparé: sandwich au thon. Nous sommes tellement bien dans l'herbe qu'un petit somme nous gagne.
Les sacs sont remis sur le dos presqu'à regret. Heureusement, le chemin de halage est ombragé. Nous apercevons Capestang dans le lointain, mais à la consultation de la carte, plusieurs gros méandres nous séparent du village. Nous arriverons 1h20mn plus tard à l'entrée du bourg marquée par un joli pont. Une charrette bleue toute fleurie décore le début du quai.
Nous prenons la rue qui s'enfonce dans le bourg à la recherche d'eau. Nous en trouvons, mais elle n'est pas potable. Nous passons un coup de téléphone aux enfants, puis revenons vers le canal. Les gourdes sont remplies aux points d'eau situés au port. Il est presque 17h et le soleil cogne toujours.
Après avoir longé la halte de Guéry où plusieurs péniches sont amarrées, nous atteignons Poilhès vers 19h. Nous prenons notre repas sur les bancs en pierre à l'entrée du village: la fatigue ne donne pas envie de cuisiner, ni de manger d'ailleurs. Une soupe froide fait l'affaire.
Nous repartons non sans photographier les canons pointés à la sortie du bourg. Après dix petites minutes, nous avisons une portion de talus, isolée par un buisson. J'envisage de ne monter que la chambre, mais un dernier sursaut me fait mettre le double-toit que je fixe sommairement.
Il est 21h, nous sommes épuisés par la fatigue qui s'accumule et la chaleur de cette journée. Autant nous retrouvons la forme le matin, autant la fatigue arrive plus tôt chaque jour. Et nos pieds ne sont pas beaux à voir.